jeudi 28 février 2008

journal de campagne - I -


Samedi 23 février, Marché Belgrand, 11H00


Un marché c'est d'abord tous ces étalages colorés. A côté des oranges, des clémentines, des poires, des patates et des choux, c'est normal, c'est la saison. Mais que font là les tomates, les poivrons, le raisin? Face à tous ces fruits et légumes d'une autre saison spontanément je me demande d'où viennent-il? Pourquoi nous cédons tous et toutes à cette injonction de manger des fruits ou des légumes hors saisons? Je suis très attachée au tomates et les voir s'étaler en hiver m'étonne toujours. Mes souvenirs d'enfance sont les tomates mûres sur leur plantes au mois de juillet. Je suis née dans un pays, l'Italie du sud, où la tomate est reine. On la trouve partout. Mais en hiver seulement en conserve ou séchée.
Aujourd'hui, nous sommes devenus passifs-ves sur la consommation que nous achetons sans réfléchir que notre alimentation génère presque 30% des émissions de gaz à effets de serre si on considère la production, le transport, les emballages.


Et puis les marchés c'est la distribution de tracts. Pas seulement en période électorale, pour nous.
Mais aujourd'hui il y a une certaine effervescence. Chaque groupe avec leur matériel sur papier glacé, colorée, plein de photos.
Nous avons notre tract, en blanc et noir, digne, dense qui annonce notre débat de l'après midi avec Claire Villiers, vice présidente du Conseil Regional.
Quelques uns me demandent c'est quoi la Gauche alternative. Et d'expliquer notre rassemblement de femmes et hommes jeunes et vieux/vieilles, syndicalistes, chômeurs, chômeuses, enseignants, précaires, employés, militants d'associations pour les mal-logés ou les sans papiers, attaché-e-s au service public.
Et expliquer encore notre engagement radicalement à gauche pour transformer la société, notre colère face aux renoncements des partis de la gauche traditionnelle comme le 4 février à Versailles.
Et de dire notre volonté de ne pas abandonner la politique à ceux et celles qui en font une profession et de construire l'alternative à cette société de la concurrence, de la misère,

J'ai laissé Jean, Monique et Jean Pierre distribuer notre tract et j'ai rejoins le collectif contre les violences faites aux femmes qui fait signer une pétition pour réveiller la loi cadre contre les violences faites aux femmes qui gît, oubliée, presque morte dans un tiroir quelconque de l'Assemblée Nationale. Ca signe, ça discute et soudain une jeune femme (trente-trente cinq ans) s'approche timide, signe, et hésitante demande où elle peut nous appeler.. on lui dit de laisser ses coordonner, elle hésite encore, elle demande les nôtre, elle finit pour laisser sur le cahier son numéro de téléphone. Je. l'appellerai. Le premier pas pour elle de sortir de cette spirale que conduit une femme sur trois à la morgue.
Des femmes sous l'emprise psychologique d'un homme violent, j'en accueille souvent à mon travail. Et le plus insupportable c'est la détresse dans laquelle on laisse ces femmes qui ont le courage de tout dénoncer, parfois de partir. Je pense en particulier à l'une d'entre elle qui se bat comme une lionne pour récupérer ses enfants placés car elle n'a pas de logement (malgré un salaire correcte). Le logement conjugal est resté au conjoint violent.
Vraiment, il faut prendre par les cornes cet affront qui est fait aux femmes. Il faut qu'elles soient accueillies, orientées, suivies pour qu'elles ne soient pas violentées aussi par la société.

A 14h00 speed dating avec les jeunes du 20e organisé par le conseil de la jeunesse.


Nous étions quatre: Thomas, Gilles, Julien et moi. Nous sommes aussi ému-e-s que les jeunes qui nous posent des questions sur nous, nos projets pour les jeunes et la vie dans l'arrondissement tout court.
Sérieux/sérieuses ils et elles avaient tout préparé. Mais malgré cette préparation, quel bonheur ces jeunes qui interpellent, bousculent, interrogent, écoutent....


16 h 30 - café Politique au Lieu dit à Ménilmontant en présence de Claire Villiers. Comme toujours, intelligente et lumineuse, Claire nous a fait partager son expérience d'élue à la région Ile de France, ses interrogations, les limites d'e la fonction d'élue sans l'immersion dans le foisonnement citoyens, dans les expériences des luttes et des évolutions de la pensée. Car la démocratie n'est pas une photo, c'est un film,c'est un processus qui n'est pas figé et a besoin continuellement d'être interrogé, renouvelé, réinventé.



Fernanda Marrucchelli


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