samedi 8 mars 2008

à Vous !

Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Beaucoup d’entre vous me connaissent déjà. J’habite dans le 20e arrondissement depuis plus de vingt ans et suis élue depuis 2001. De nationalité étrangère, j’aime la diversité de cet arrondissement, ses différents quartiers, sa convivialité populaire. Au nom des valeurs de justice et d’égalité, j’ai toujours été à vos côtés, nous avons partagé des combats, pour l’amélioration de nos conditions de vie, mises à mal par la politique gouvernementale, pour un logement social de qualité et pour replacer l’individu au centre de toute politique et de tout projet d’aménagement urbain.

Il y a aujourd’hui urgence sociale : alors que le plus grand nombre souffre d’une baisse sans précédent de son pouvoir d’achat, tandis que patronat et actionnaires s’enrichissent, il faut changer les priorités, exiger un revenu décent et un logemen
t digne pour tous et toutes.

Il y a urgence démocratique : il faut profiter du dynamisme de la vie associative de notre arrondissement, faire de Paris une ville accessible pour toute personne en situation de handicap et de fragilité sociale, se mobiliser en faveur et ouvrir le droit de vote et d’éligibilité à tous les habitants. Les conseils de quartier doivent également se voir doter d’un réel pouvoir, notamment en termes budgétaires.


Il y a aussi urgence écologique : il faut lutter contre toutes les formes de pollution (voitures,antennes relais…), promouvoir une alimentation saine et biologique et créer un service public municipal de l’eau.

Enfin, il y a urgence
altermondialiste : Paris doit être un levier contre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) mais il importe aussi de tisser de nouvelles solidarités internationales car telle est la vocation de notre arrondissement, ouvert sur l’autre, ouvert sur le monde.

C’est pourquoi nous avons décidé, avec d’autres citoyens engagés, femmes et hommes
membres ou non de partis, d’associations, de syndicats, qui ont une autre conception de la vie politique et de la démocratie de présenter une liste intitulée « Gauche Alternative » lors de l’élection municipale du 9 mars prochain pour redonner la parole aux habitants de notre arrondissement.







Ils nous soutiennent : José Bové, Patrick Braouezec (Député de Seine Saint Denis), Paulo Leboutte (Responsable à l’économie solidaire du Parti des Travailleurs du Brésil), Jean-Jacques Boislaroussie (Porte-parole des Alternatifs), François Ruffin (journaliste), Tarek Ben Hiba et Jean Brafman (Conseillers régionaux d’Ile de France), Claire Villiers (Vice-présidente du Conseil régional d’Ile de France)...

les dessous de la campagne

Voici un reportage de France 3 Ile de France, diffusé le 22 février dernier afin de mieux comprendre le mode de désignation du Maire de Paris.





Pourquoi je suis sur la liste


Depuis que mon nom figure sur cette liste, on me pose souvent la question : « comment un membre du PCF – ceux qui me connaissent savent que cela fait plus de quarante ans – peut-il se trouver là alors qu’il existe une liste d’union de la gauche dans le XXème arrondissement ? ».

Comme je ne suis pas le seul dans ce cas, c’est évidemment une vraie question.

Depuis la Libération où le PCF était à 27%, ce parti a réalisé des choses magnifiques mais il a aussi manqué beaucoup de virages. Le plus grave à mon avis a été celui des dernières élections présidentielles. Alors que toutes les conditions étaient réunies pour un véritable rétablissement, avec un regain de sympathie et de confiance dans des couches très larges de la population, notamment parmi la jeunesse, la direction du PCF s’est entêtée à imposer la candidature de Marie-George Buffet. La débâcle annoncée s’est produite : moins de 2%, soit le score le plus catastrophique de toute son histoire.

De nombreux communistes n’acceptent pas ce gâchis et ne se contentent pas de partir avec fracas ou en silence.

Face à la politique dangereuse et dévastatrice de Nicolas Sarkosy, la direction du parti socialiste n’offre aucune perspective quand elle ne cautionne pas directement certaines démarches de la droite comme elle l’a récemment fait à Versailles à propos du mini traité européen. Les ralliements à droite de toutes ces personnalités dites de gauche suscitent pas mal de remous parmi les militants et électeurs socialistes.

Il est donc aujourd’hui possible de se démarquer de la direction du PS et d’être compris par une grande partie de la population qui ne l’aurait jamais accepté aux grandes heures de l’union de la gauche.

Or le PCF s’obstine à s’accrocher aux basques d’un PS qui n’en finit pas de s’attaquer en priorité aux sièges historiquement détenus par les communistes. On comprend bien qu’à court terme il s’agit de « sauver quelques meubles ». Mais il est plus que jamais évident que cette attitude est suicidaire.

Le seul moyen d’en sortir est de reconstituer une véritable union de toutes les forces de transformation sociale sur des positions claires notamment par rapport à ce que les médias aiment appeler « la gauche » et qui ne désigne plus que le parti socialiste.

Ce ne sera pas simple car le rejet de la politique de Sarkosy est tel que le camouflet qu’il va recevoir lors de ces élections sera immanquablement mis au crédit du PS. Mais ce ne sera qu’une illusion. Les grandes interrogations vont demeurer et il faudra sans attendre y répondre.

Le solutions ne pouvant venir des « sommets », il appartient à chacun de prendre ses responsabilités. J’ai choisi de le faire en participant à la liste de cette gauche véritable - écologiste, féministe, alter mondialiste, autogestionnaire et antiraciste - qui est en train d’émerger.

Daniel Dalbéra, ex-député communiste


vendredi 7 mars 2008

est ce ainsi que nous devons vivre ?















mercredi 5 mars 2008

votation

Je vis en France, et dans le 20è arrondissement, depuis plus de vingt ans.
Je suis élue depuis les municipales de 2001.


Jusqu'aux élections européennes de 1999, j'ai été une étrangère comme les autres. Je travaillais, je payais les impôts, je m'impliquais dans la vie associative et politique. Mais à la question « pour qui allez-vous voter ? », je ne pouvais pas répondre : je n'avais pas le droit de vote.


Les choses ont changé en 2001. Pour la première fois les ressortissants de l'Union européenne pouvaient être éligibles et voter lors des élections municipales. Par un acte volontariste, j'ai été en position éligible.

Parce que « avoir le droit » est une chose, la concrétisation en est une autre. Il en va de même pour le droit des femmes à participer à la vie politique : la générosité de la gente masculine s'arrête là où commence réellement l'exercice du pouvoir ! Cela explique pourquoi je suis la seule élue de nationalité étrangère à Paris et qu'il y a seulement 17 autres élus enFrance, gauche et droite confondue.

Mais je ne suis pas une élue à part entière. Les élu-e-s ressortissant de l'Union européenne ne peuvent pas être adjoint au maire, par exemple.
Malgré ces difficultés, l'existence d'élus de nationalité étrangère dans les conseils municipaux a fait bouger la ligne rouge que veut que la citoyenneté soit réservée aux seuls nationaux. Cela veut dire aussi qu'une société est capable de faire bouger les limites qu'elle s'est imposées lorsqu'elle en a la volonté.

Nous, les élus de nationalité étrangère, sommes l'expression concrète de l'inégalité et de la discrimination faite aux milliers d'étrangers vivant en France depuis des années. Et cette inégalité, je la vis au quotidien, quand je reçois dans mon bureau les étrangers en France depuis des années ou nés en France sans en avoir la nationalité et qui n'ont pas le droit de peser par leur vote sur les politiques locales et nationales.

Et pourtant, par cette brèche nous, les élus de nationalité étrangère, nous représentons aussi le monde tel qu'il est, en mouvement. Comme pour bien d'autres questions, le cadre national n'est plus le cadre adéquat pour traiter de la citoyenneté.
Ainsi l'Europe de quoi est-elle faite ?

L'Europe n'est ni une construction abstraite, ni seulement une construction institutionnelle. 15 millions de personnes, qui n'ont pas la nationalité de l'un des pays membres, la forgent, la font exister au jour le jour.

Je regrette qu'aujourd'hui la citoyenneté européenne ne soit pas conçue
comme la reconnaissance des droits et des contributions de tous les individus, de toutes les « communautés » historiquement présentes sur le sol européen mais, pour le dire avec Etienne Balibar, comme l'isolement postcolonial des populations « autochtones » et des populations « allogènes », ce qui par contrecoup expose à tous les replis identitaires que ce soit du genre natsonaliste ou communautariste, dans ses versions religieuse, laïque ou républicaine.

La citoyenneté ne peut pas être tronquée. Elle doit être pleine, entière et s'exprimer lors de tous les scrutins.

Reconnaître le droit de vote et d'éligibilité à tous les résidents ce n'est pas seulement une histoire de justice et de droit (au-delà, si les étrangers avaient le droit de vote, on ne serait plus confrontés aux lois populistes, indignes qui font de l'étranger le bouc émissaire), mais c'est la manière même de construire l'alternative au libéralisme et au capitalisme globalisé.
images de la journée d'action pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers








Je vis en France, et dans le 20è arrondissement, depuis plus de vingt ans.
Je suis élue depuis les municipales de 2001.
Jusqu'aux élections européennes de 1999, j'ai été une étrangère comme les autres. Je travaillais, je payais les impôts, je m'impliquais dans la vie associative et politique. Mais à la question « pour qui allez-vous voter ? », je ne pouvais pas répondre : je n'avais pas le droit de vote.




Les choses ont changé en 2001. Pour la première fois les ressortissants de l'Union européenne pouvaient être éligibles et voter lors des élections municipales. Par un acte volontariste, j'ai été en position éligible.
Parce que « avoir le droit » est une chose, la concrétisation en est une autre. Il en va de même pour le droit des femmes à participer à la vie politique : la générosité de la gente masculine s'arrête là où commence réellement l'exercice du pouvoir ! Cela explique pourquoi je suis la seule élue de nationalité étrangère à Paris et qu'il y a seulement 17 autres élus enFrance, gauche et droite confondue.




Mais je ne suis pas une élue à part entière. Les élu-e-s ressortissant de l'Union européenne ne peuvent pas être adjoint au maire, par exemple.
Malgré ces difficultés, l'existence d'élus de nationalité étrangère dans les conseils municipaux a fait bouger la ligne rouge que veut que la citoyenneté soit réservée aux seuls nationaux. Cela veut dire aussi qu'une société est capable de faire bouger les limites qu'elle s'est imposées lorsqu'elle en a la volonté.




Nous, les élus de nationalité étrangère, sommes l'expression concrète de l'inégalité et de la discrimination faite aux milliers d'étrangers vivant en France depuis des années. Et cette inégalité, je la vis au quotidien, quand je reçois dans mon bureau les étrangers en France depuis des années ou nés en France sans en avoir la nationalité et qui n'ont pas le droit de peser par leur vote sur les politiques locales et nationales.




Et pourtant, par cette brèche nous, les élus de nationalité étrangère, nous représentons aussi le monde tel qu'il est, en mouvement. Comme pour bien d'autres questions, le cadre national n'est plus le cadre adéquat pour traiter de la citoyenneté.




Ainsi l'Europe de quoi est-elle faite ?




L'Europe n'est ni une construction abstraite, ni seulement une construction institutionnelle. 15 millions de personnes, qui n'ont pas la nationalité de l'un des pays membres, la forgent, la font exister au jour le jour.
Je regrette qu'aujourd'hui la citoyenneté européenne ne soit pas conçue
comme la reconnaissance des droits et des contributions de tous les individus, de toutes les « communautés » historiquement présentes sur le sol européen mais, pour le dire avec Etienne Balibar, comme l'isolement postcolonial des populations « autochtones » et des populations « allogènes », ce qui par contrecoup expose à tous les replis identitaires que ce soit du genre natsonaliste ou communautariste, dans ses versions religieuse, laïque ou républicaine.




La citoyenneté ne peut pas être tronquée. Elle doit être pleine, entière et s'exprimer lors de tous les scrutins.




Reconnaître le droit de vote et d'éligibilité à tous les résidents ce n'est pas seulement une histoire de justice et de droit (au-delà, si les étrangers avaient le droit de vote, on ne serait plus confrontés aux lois populistes, indignes qui font de l'étranger le bouc émissaire), mais c'est la manière même de construire l'alternative au libéralisme et au capitalisme globalisé.


mardi 4 mars 2008

L’élection municipale à Paris, vue par le gratuit Métro

ou comment évacuer le débat démocratique

A la lecture du journal gratuit Métro, l’élection municipale à Paris se résume à une confrontation politique entre quatre partis : UMP, Modem, PS et Verts. Dernier volet de leur série « les enjeux de la campagne électorale, arrondissement par arrondissement », le 20ème arrondissement n’a pas échappé à la règle.
L’article paru ce matin fait la part belle et exclusive à quatre candidats sur l’unique critère que chacun d’entre eux est issu d’un parti politique. Non content de ne donner la parole qu’à ces candidats labellisés, l’article ne porte aucunement mention de l’existence d’autres listes, d’autres visions, d’autres points de vue, d’autres propositions.
C’est ainsi que les 8 autres listes enregistrées à la préfecture sont passées à la trappe. Parmi ces « oubliées » figure la propre liste du maire sortant, dont l’importance politique est par la force de chose difficilement négligeable. Je ne tiens pas particulièrement à défendre la visibilité politique de Michel Charzat, qui sait trouver par ailleurs d’autres relais d’information tout aussi influent, mais je souligne cette absence comme un symbole de la manière dont le système médiatique maltraite et dénature la démocratie.
Paris ne serait qu’un gros gâteau à partager entre de gourmands appareils politiques qui ont l’avantage d’avoir pour eux l’oreille (et la plume) des médias. La vie politique se confondrait-elle avec la vie des partis politiques ? Un candidat ne serait-il légitime que s’il est estampillé d’un sigle ou d’une couleur ?
Cette vision est d’autant plus brutale et caricaturale que ce droit à l’expression est accordé à quatre sensibilités politiques dont les points communs semblent plus évidents que les points de divergence. Quatre partis qui se sont prononcés en faveur du Traité européen, qui ont accepté la domination du libéralisme et du tout-économie dans les rapports sociaux, quatre partis habitués à se partager le pouvoir par des coalitions de circonstance et de multiples renoncement à leurs propres engagements.

Ce constat réitéré d’une démocratie bafouée ne donne finalement que plus de raison d’être à la liste Gauche Alternative. Pour beaucoup d’entre nous, c’est le refus du jeu partisan des appareils politiques qui nous a conduit à constituer une liste réellement représentative de la diversité politique et militante de gauche. Les citoyens et les citoyennes méritent mieux qu’une vision étriquée et bicéphale de la démocratie. Mieux que l’alternance, c’est l’alternative politique dont la démocratie a besoin.


dimanche 2 mars 2008

PAS DE « FACHOS » SUR NOS MARCHES !

Aujourd’hui, dimanche 2 mars, une vingtaine d’individus armés de manches de pioches et de bombes lacrymogènes, parmi lesquels des membres du Front National de la Jeunesse, ont agressé des militantEs sur le marché des Pyrénées (20e arrondissement). Ces actes abjects et inadmissibles sont les pratiques d’un parti – le FN, qui n’a certes plus le même poids politique, mais dont les discours sont légitimés et véhiculés par le gouvernement Sarkozy : le tout sécuritaire, le racisme, la xénophobie… Solidaires des militants antifascistes blessés, nous invitons la population du 20e arrondissement à la vigilance et à la condamnation de ces pratiques fascistes.
Paris, le 2 mars 2008
Fernanda Marrucchelli – Gauche Alternative
Pénélope Duggan – liste 20e Paris 100 % à Gauche (liste soutenue par la LCR).