samedi 8 mars 2008

Pourquoi je suis sur la liste


Depuis que mon nom figure sur cette liste, on me pose souvent la question : « comment un membre du PCF – ceux qui me connaissent savent que cela fait plus de quarante ans – peut-il se trouver là alors qu’il existe une liste d’union de la gauche dans le XXème arrondissement ? ».

Comme je ne suis pas le seul dans ce cas, c’est évidemment une vraie question.

Depuis la Libération où le PCF était à 27%, ce parti a réalisé des choses magnifiques mais il a aussi manqué beaucoup de virages. Le plus grave à mon avis a été celui des dernières élections présidentielles. Alors que toutes les conditions étaient réunies pour un véritable rétablissement, avec un regain de sympathie et de confiance dans des couches très larges de la population, notamment parmi la jeunesse, la direction du PCF s’est entêtée à imposer la candidature de Marie-George Buffet. La débâcle annoncée s’est produite : moins de 2%, soit le score le plus catastrophique de toute son histoire.

De nombreux communistes n’acceptent pas ce gâchis et ne se contentent pas de partir avec fracas ou en silence.

Face à la politique dangereuse et dévastatrice de Nicolas Sarkosy, la direction du parti socialiste n’offre aucune perspective quand elle ne cautionne pas directement certaines démarches de la droite comme elle l’a récemment fait à Versailles à propos du mini traité européen. Les ralliements à droite de toutes ces personnalités dites de gauche suscitent pas mal de remous parmi les militants et électeurs socialistes.

Il est donc aujourd’hui possible de se démarquer de la direction du PS et d’être compris par une grande partie de la population qui ne l’aurait jamais accepté aux grandes heures de l’union de la gauche.

Or le PCF s’obstine à s’accrocher aux basques d’un PS qui n’en finit pas de s’attaquer en priorité aux sièges historiquement détenus par les communistes. On comprend bien qu’à court terme il s’agit de « sauver quelques meubles ». Mais il est plus que jamais évident que cette attitude est suicidaire.

Le seul moyen d’en sortir est de reconstituer une véritable union de toutes les forces de transformation sociale sur des positions claires notamment par rapport à ce que les médias aiment appeler « la gauche » et qui ne désigne plus que le parti socialiste.

Ce ne sera pas simple car le rejet de la politique de Sarkosy est tel que le camouflet qu’il va recevoir lors de ces élections sera immanquablement mis au crédit du PS. Mais ce ne sera qu’une illusion. Les grandes interrogations vont demeurer et il faudra sans attendre y répondre.

Le solutions ne pouvant venir des « sommets », il appartient à chacun de prendre ses responsabilités. J’ai choisi de le faire en participant à la liste de cette gauche véritable - écologiste, féministe, alter mondialiste, autogestionnaire et antiraciste - qui est en train d’émerger.

Daniel Dalbéra, ex-député communiste


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